TOI JANE, MOI TARZAN
Mon Beau Sympa, roi des forêts.
Vous avez sûrement remarqué les nouveaux sondages dans les journaux ou à la télé: untel est crédité d'un pourcentage de sympathie, donc de votes SI il se présentait. Dès fois qu'ils aient besoin d'un encouragement, les média jouent les entremetteurs, font leur propre liste, et vous mettent déjà sur la voie.
DSK pour ne citer que lui n'a pas besoin de se lancer dans une quelconque campagne. Il n'y a qu'à suivre les fluctuations de "l'opinion". Moins il parle, plus on en parle. Nicolas Hulot, séquence émotion, nous la fait à l'applaudimètre. Et Dany Cohn-Bendit, qui lui ne se présente pas, nous présente les challengers, façon arbitre de catch.
Moi, je vote nostalgique. C'est le courant de pensée qui monte. C'était mieux avant. Les blouses à l'école, les filles d'un côté, les garçons de l'autre, séparés par les chiottes. La discipline, les piqueniques sur la route des vacances, la messe le dimanche, et trois chaînes de télé. Le petit Nicolas, pas en 3D, et les bonnes vieilles BD d'antan. Tarzan par exemple. L'exotisme, la jungle et ses habitants: les animaux et les tribus sauvages. Qu'on ne risque pas de voir débarquer à Lampedusa. Merci Tarzan.
Donc nostalgique. Enfin faut voir. Vous voulez voir ce qu'en 1932, Johnny Weissmuller le champion de natation fabriquait sous l'eau avec Maureen O'Sullivan. Tarzan et Jane, jeux érotiques aquatiques, la bête et la belle. C'est démodé, mais quoi qu'en disent les cinéphiles, c'est plutôt audacieux !
Nos deux héros, véritables icônes dans l'histoire du cinéma, n'ont pas froid aux yeux. Sheeta, est de la partie, poilue autant que Jane ne l'est pas (à poils)
Maureen O'Sullivan pourra aller se rhabiller dans les épisodes suivants, sa tenue étant inacceptable, et notamment pour certaines séquences qui dissimulent assez mal son anatomie avantageuse.
Pour la première fois un film mélange des images de documentaire, avec des scènes tournées à Hollywood, dans la forêt de Sherwood (la même qui a servi au tournage de Robin des Bois). Le résultat est saisissant, surtout grâce aux prestations physiques de Weissmuller.
Prompt à faire respecter la loi, qui paradoxalement, n'est pas celle de la jungle, Tarzan règne sur l'écosystème forestier mieux que l'ex directeur du zoo de Vincennes. Sorti de l'imagination d'Edgar Rice Burroughs en 1912, il est une des plus prestigieuses icônes du Vingtième siècle. Il fait ses premiers pas au cinéma en 1918 et devient enfin Johnny Weissmuller.
Tarzan n'est pas le précurseur des activistes de Greenpeace, et ce n'est pas la recette Heroic Fantasy assaisonnée de Rousseauisme qui a prévalu, mais les chants Tyroliens et la natation. Si le cinéma a immortalisé le personnage, c'est la bande dessinée qui lui fut le plus fidèle. Burne Hogarth ne fut pas le premier, puisqu'il reprit le crayon des mains d'Harold Foster (créateur de Prince Vaillant) en 1937. On peut trouver le chaînon manquant au cinéma: l'expression quasi anatomique de la sauvagerie animale et la dimension surnaturelle du héros. Beau, sympa, roi des forêts.
Les dessins de Burne Hogarth, à leur parution en France, seront expurgés de certains détails anatomiques, trop explicites pour la fragile jeunesse. Quelques années pourtant après les ébats érotico-aquatiques de Maureen et Johnny.
Que dire des séquelles ? Car il y en eut. Des tonnes. Une fois de plus, ma mauvaise foi m'a fait choisir les meilleures:
Le film est à l'avenant de la bande-annonce. Bo Derek filmé par John Derek !
On est loin des images "familiales" de 1932 !
Quittons à regrets la nostalgie pour nous rapprocher un peu plus de la régression, façon Darwin, mais marche arrière toute. De nos jours en somme.
La nostalgie n'est plus ce qu'elle était. Moi je me verrais bien en Tarzan, pour des soirées Jungle, avec des passionnés(ées) comme moi. La version Gotlib (Marcel) est celle que je préfère en fait.
Alors, des amateurs ?