Pourquoi 1960 ?
Pour parler de cinéma, c'est un grand cru.
L'extrait que vous venez de voir est bien sous-titré dans le film d'origine.
Tirez sur le pianiste, de François Truffaut, une parodie du film noir, donne le premier rôle à Charles Aznavour, dont on
connaît mal les talents d'acteur (a l'instar d'Annie Cordy qui sait tout faire, planquée derrière son nez rouge de clown !).
Bobby Lapointe, le chanteur, a choisi un registre qui ne risquait pas de le hisser dans les charts internationaux. La jeune génération dont on ne
connaît que les prénoms pompe à tour de bras dans ce répertoire, et c'est tant mieux.
Alors ? me direz-vous, c'est qui ce docteur Mabuse ?
Un personnage récurrent de Fritz Lang. Mais si ! l'auteur de Metropolis, ça nous
rajeunit pas, de 1927, The classique, inspiré d'H.G.Wells.
Le docteur Mabuse est l'exemple type du pervers. Tout est bon pourvu qu'il foute le bordel, où il règne en maître. Il
apparaît en 1922, psychanalyste, banquier, matelot, toujours méthodique, jusqu'aux confins de la folie.
Au troisième épisode en 1960, Fritz Lang met fin aux turpitudes de sa créature dans Le diabolique Docteur
Mabuse.
Le scènario est écrit par Thea Von Harbou, la femme de Fritz Lang.
Ces deux-là avaient déjà réalisé Die Nibelungen en 1924, la saga de Siegfried, le film préféré
d'Hitler. Vous, je sais pas, mais moi j'aurais fait comme Lang, à la première occasion, je prenais le train pour New-York, en laissant Thea s'inscrire au parti...
Alors Mabuse ? prenez votre courage à deux mains( ou à demain ) car en voici presque 8 minutes.
La psychanalyse, l'hypnose, la folie...
Les mêmes ingrédients que dans Psychose, d'Alfred Hitchcock, modèle du slasher ,
monté au cordeau pour la scène de la douche, et joué sous acide par Anthony Perkins, alias Norman Bates et son Oedipe sans fin.
Un meurtre qu'on sait imminent, qu'on regarde fasciné, c'est bien la recette du cinéma.
Le voyeurisme.
La même année justement, le dernier film de Michael Powell, s'intitule le Voyeur
(Peeping Tom). Un cameraman collectionne des films. Ceux qu'il fait de ses victimes, des femmes, pendant leur agonie.
Une mise en abîme ça s'appelle. Le spectateur regarde un autre spectateur qui regarde son crime. Amis cinéphiles bonjour
!
et voilà L'image...
Vous êtes A bout de souffle, ça se comprend.
Jean-Luc Godard aussi avant de tourner ce qui allait probablement changer le cinéma d'après.
Caméra à l'épaule (Raoul Coutard), comme filmé à la sauvette, encore une fois c'est le montage qui se révèle la clé du chef
d'oeuvre. Jean-Paul Belmondo comme jamais.
Ma mauvaise foi et l'heure tardive, la neige peut-être, je vous laisse filer avant l'heure.
Et n'oubliez pas : Le Père Noël est une ? une quoi ?