DESINFORMATION: FAIS-MOI PEUR !
Tiens , encore une alerte sur mon Iphone ?
Les news en direct, en permanence, comme si les "telex" de l'AFP déboulaient directement dans ma chambre.- Les rugbymen français battus par les italiens.- le tsunami , le colonel et le nucléaire, en vrac, l'info brute et percutante, anxiogène au début, et très vite assommante. Alors que faire de ces nouvelles ? obtenir des réactions "à chaud", des mesures immédiates, des commentaires sur les réseaux "sociaux" , des buzz, des "mobilisations" éphémères, aussi efficaces que celle que le tremblement de terre d'Haïti avait généré.
Le drame japonais, quasi en direct, les "révolutions" arabes accolées à la menace islamique d'AQMI (Al Quaeda au Maghreb islamique) et aux actes imprévisibles d'un dictateur sur la fin. La guerre, pas la guerre.
La fascination qu'exercent ces images, d'une qualité irréprochable, fait de nous des spectateurs impuissants, de moins en moins réactifs, mais parfaitement au courant de la hauteur de la vague, et bientôt du fonctionnement d'un réacteur nucléaire. Comme si on pouvait désormais se rendre compte du drame que ça représente. Les plaques, la fusion, l'échelle de Richter, l'architecture anti-sismique, on est tous devenus des spécialistes. On connaît donc parfaitement les mécanismes, mais on ne comprend toujours pas les japonais, qui se résument à leur stoïcisme, à leur sang-froid, à cette discipline impassible, franchement si ça arrivait chez nous, quelle bordel ce serait !! Les clichés humains ont la vie dure, rappelez-vous des Haïtiens "souriants", débrouillards, ces gens-là ont vraiment le rythme dans la peau ! Un an après, ils sont toujours dans les décombres.
L'info, notre poison quotidien ?
A propos de poison, un cran supplémentaire dans la mise en cause de notre civilisation. On nous cache tout, on nous dit rien. Tout est sous contrôle. Les médicaments dangereux ? La FDA (food and drugs administration) américaine ou l'agence de contrôle sanitaire et alimentaire (AFSSAPS) française ont bien autorisé le Vioxx ou le Mediator à être sur le marché. Le marché justement. Avec des règles bien entendu, puisque c'est la sécurité sociale avec vos cotisations qui va prendre en charge la plupart de ces médicaments. Pour en étudier "le service médical rendu", leurs avantages et leurs "inconvénients". Les laboratoires "inventeurs" fournissent les documents à ces commissions, mais ne se mêleraient pas de la décision finale ?
Conflit d'intérêt et principe de précaution.
Les aliments et les médicaments sont donc dans la même galère, et c'est vous qui ramez. On parle depuis plus de 30 ans des pesticides, des insecticides, des engrais et de l'arrosage qui vide la nappe phréatique, du "Gaucho" qui tue les abeilles, et il faudrait aller chercher des preuves que ces pratiques ont des conséquences nocives sur les consommateurs que nous sommes. Un peu comme si on cachait les saletés sous le tapis et, amnésiques que nous sommes, qu'une enquête sur Arte nous montre le tapis du voisin. Alors voir ce voisin sur l'écran en train de bafouiller des explications , ça file des sueurs. Le voisin, c'est le directeur d'une agence de contrôle sanitaire, qui croît en ses instruments de mesure, comme vous et moi, qui continuons à ramer. Une enquête menée façon petit flic tenace, ou journaliste justicier. C'est pas péjoratif. Le résultat c'est de faire monter d'un cran notre angoisse impuissante. Et d'augmenter un peu plus l'opacité du système en parlant paradoxalement de transparence ! ou d'ouvrir la voie aux solutions alternatives qui ne sont pas forcément angéliques ou désintéressées.
Tout le monde veut changer le monde mais personne ne veut descendre les poubelles.