JEUX de MASSACRE
Dans sexe féminin, il y a le mot sexe qui fiche tout par terre. C'est qu'il faudrait bien trouver une autre terminologie pour parler de nos amies les femmes.
Pas franchement à la noce ces dernières semaines. Prendre le bus, manifester, aller au lycée ou faire la bise, sont désormais des conduites à risques. Et il ne suffit pas de créer une rue anti relous pour s'en protéger.
L'ampleur de la mobilisation internationale est à la hauteur des événements de l'actualité.
Il faudra probablement attendre la fin des festivités pour mesurer l'ampleur des dégâts.
Panem et circenses d'abord.
En dépit des velléités de nos soeurs, l'intolérance et la brutalité masculines tiennent la route. On peut y voir la tentative ultime de regagner la place de mâle dominant, que l'occident a désormais perdue, en utilisant des méthodes pour le moins expéditives.
Enlèvement, viol, menace de mort, pendaison, lapidation. Des arguments qui devraient pourtant les faire réfléchir, au moins les rendre discrètes. Au lieu de ça, on s'associe, on provoque, et il se trouve même quelques hommes pour être complices de ces initiatives, enfin parait-il.
Quelques iraniennes décidèrent au Printemps d'ôter leurs voiles de façon furtive (mais sur Facebook), Leïla Hatami, l'actrice iranienne, de faire la bise à Gilles Jacob, au festival de Cannes, en haut des marches, et au Soudan Maryam Yahia Ibrahim Ishag, choisit de se marier, sans savoir qu'elle commet l'apostasie.
On les cherche , on les trouve. En Iran, la police est chargée de contrôler la bonne tenue des voiles, et de sévir, en Egypte sur la place Tahrir, la foule viole ou laisse violer celles qui manifestent pour le changement, au Nigéria 223 jeunes filles sont enlevées par la secte Boko Aram, afin d'être converties à l'Islam, et la jeune Maryam est emprisonnée et condamnée à mort pour apostasie. Deuxième fois que je vous sers ce mot.
Explications. Cette jeune femme vit au Sud Soudan, pense qu'elle est chrétienne, mais non, son père qui l'a abandonnée, est musulman. Elle est donc musulmane, et de ce fait a commis un crime, que la loi islamique condamne. A mort.
On pourrait croire à un sketch de Dieudonné, foutage de gueule compris, mais non, la brutalité suinte de ce jeune visage, souriant, presque candide, sûr de son bon droit. Difficile à déloger, par ceux dont il se réclame, l'Islam, qui réagit par un silence assourdissant laissant la porte ouverte aux amalgames que la "communauté" dénonce. S'attaquer à ce type, c'est bien s'attaquer à ce qu'il dit représenter, ceux qui condamnent à mort Maryam par exemple, et c'est risquer sa vie par le simple fait de le dire.
Chaque fois que surgissent des bandes armées (par qui ?), ta vie ennuyeuse peut bien prendre un nouveau départ. Un homme, un vrai, dégagé des contingences de la vie occidentale. Plus de loyer, plus de sécu, pas besoin de retraite, et un vrai boulot, une mission, au nom de Dieu, le paradis, les vierges et tout le toutim. C'est le retour des croisades, façon terrorisme, de l'action, un costume de tortue Ninja, des flingues de concours, et vogue le Jihad.
Les insurgés sunnites de l'Etat islamique en Irak et au Levant, c'est les nouveaux. Qui mettent Al Quaeda au placard. Beaucoup plus énergiques, populaires, un chef mystérieux et charismatique (?), ces jihadistes fichent la trouille à l'Iran, et progressent vite. Animés des mêmes principes, mais plus radicaux, leur bannière flotte sous le même vent que la plupart des mouvements islamistes. La quête du pouvoir. Dont sont exclues les femmes.
Des femmes qu'il faut faire disparaître, ou soumettre, pour le vice qu'elles pourraient susciter, véritables démons de la concupiscence.
Quand certains veulent les rendre invisibles, d'autres les idéalisent et les sculptent de tous leurs fantasmes. Une métamorphose qui ne garde que les "bons côtés ".
Retour sur un mythe.
Vices sans nombre.
"Témoin de leurs fureurs criminelles, et révolté des vices sans nombre qui dégradent le cœur des femmes, Pygmalion vivait libre, sans épouse, et longtemps sa couche demeura solitaire."
Pygmalion vit à Chypre, il est sculpteur. un excellent sculpteur. Une belle créature émerge du marbre, froide et sublime. Et l'artiste s'éprend de son oeuvre.
...C'était la fête de Vénus. Chypre tout entière célébrait cette fameuse journée. (…) Pygmalion dépose son offrande sur l'autel, et debout, d'une voix timide : « Grands dieux, si tout vous est possible, donnez-moi une épouse... (il n'ose pas nommer la vierge d'ivoire) semblable à ma vierge d'ivoire ».
Vénus l'entend (…), comprend les vœux qu'il a formés ; et, présage heureux de sa protection divine, trois fois la flamme s'allume, trois fois un jet rapide s'élance dans les airs. Il revient, il vole à l'objet de sa flamme imaginaire, il se penche sur le lit, il couvre la statue de baisers. Dieux ! Ses lèvres sont tièdes ; il approche de nouveau la bouche. D'une main tremblante il interroge le cœur : l'ivoire ému s'attendrit, il a quitté sa dureté première, il fléchit sous les doigts, il cède. Telle la cire de l'Hymette s'amollit aux feux du jour, et, façonnée par le pouce de l'ouvrier, prend mille formes, se prête à mille usages divers. Pygmalion s'étonne ; il jouit timidement de son bonheur, il craint de se tromper ; sa main presse et presse encore celle qui réalise ses vœux. Elle existe. La veine s'enfle et repousse le doigt qui la cherche ; alors, seulement alors, l'artiste de Paphos, dans l'effusion de sa reconnaissance, répand tout son cœur aux pieds de Vénus. Enfin ce n'est plus sur une froide bouche que sa bouche s'imprime. La vierge sent les baisers qu'il lui donne ; elle les sent, car elle a rougi ; ses yeux timides s'ouvrent à la lumière, et d'abord elle voit le ciel et son amant. (Ovide. Les Métamorphoses)
Mais ce soir, les relous sont au stade...
PROJET DE JUMELAGE AVEC L'OUGANDA A L'ETUDE